Eglise Saint Christophe de Saint Christaud

vue depuis le chateau de Garac

SAINT CHRISTAUD est situé sur le croisement de deux voies anciennes de communication. d'une part la route dite "Tenaréze " ou encore route de César qui permettait depuis les temps les plus reculés le passage des gens -et des troupes - de Burdigalia -Bordeaux - jusqu'aux Pyrénées ( Saint Bertrand de Comminges ) sans passer un seul cours d'eau (ligne de partage des eaux entre le bassin Adour et le bassin Garonne) et d'autre part le chemin d'Arles à Saint Jacques de Compostelle , plus grand pèlerinage chrétien du moyen âge . Une sauveté -agglomération protégée par un monastère fortifié - existait ici dès le XI eme siècle, vraisemblablement fondée par les templiers.

De l'église ancienne il ne reste rien si ce n'est quelques panneaux indicateurs qui la datent du XIème siècle. En fait le début de la construction actuelle remonterait au XIII ème siècle (1260 comme semble le prouver une pierre aujourd'hui au musée des Augustins à Toulouse , provenant d'un des piliers ).

L'édifice ancien aurait été édifié par les Templiers, l'édifice actuel par les Antonins ,moines hospitaliers dont l'ordre fut créé en 1089. Si les templiers avaient plutôt une vocation militaire de défense des routes les Antonins avaient plutôt une vocation hospitalière . Saint Antoine fut le premier ermite et le "Père " de tous les moines. Les Antonins avaient pour vocation d'aider et de soigner durant le moyen -âge les malades et les blessés notamment sur le chemin de St Jacques . Précurseurs de la médecine douce ils soignaient par les plantes et les prières . Ils étaient réputés et spécialisés dans le traitement du Feu de St Antoine ou mal des ardents. Cette maladie était due à l'ergot de seigle -ancêtre du LSD drogue hallucinogène des années 60-70 - L'ergot est la forme résistante d'un champignon parasite des céréales et surtout du seigle .Les malades avaient les "entrailles dévorées par l'ardeur du feu sacré avec les membres ravagés noircissant comme du charbon " (Sigebert de Gainblous cité par Pierre Herlemont ). Ces épidémies étaient un véritable fléau au moyen -âge .

C'est tout naturellement donc que les Antonins s'installèrent à Saint Christaud et construisirent cet édifice essentiellement en brique dans un style dit "toulousain " peut- être par la même "école "d'architecture que Saint- Sernin, plus ancienne. Tout en brique, sauf le portail et une partie du mur ouest , les modillons sculptés ,6 au nord, 9 au sud, la partie la plus haute des murs nord et les meurtrières du campanile. Il est vrai que la pierre du Gers de mauvaise qualité était plutôt inexistante à St Christaud ou par contre on notait la présence de plusieurs briqueteries . Située sur la ligne de crête ( Christ haut) cet édifice se voyait de loin d'où son surnom de "vaca rotja".

les contreforts nord et sud avant dévégétalisation (2001)

Douze contreforts soutiennent les murs . Les façades nord et sud sont percées de trois fenêtres de plein cintre surmontées d' un oculus losange . Au nord ouest , un campanile avec des meurtrières ( utilité défensive ou d'éclairage ?) partiellement en pierre sert de clocher. Plusieurs portes anciennes ont été murées: au nord vers le cimetière ( porte des cagots ?) dans le campanile, au sud communicant avec le préau d'une école et ouverture principale jusqu'en 1865. Les constructions de cette école montaient jusqu'au sommet des vitraux du sud. L'ensemble gothique a été commencé sous l'époque romane . L'aspect simple austère robuste correspond bien à une vocation hospitalière et militaire .

A l'ouest le portail en tiers-point " présente son archivolte à trois registres de voussures en arc brisé reposant sur des chapiteaux, les uns ornés d'entrelacs à trois brins de volutes se terminant par des boules à crochets, les autres d'un gracieux décor végétal . Ces chapiteaux sont posés sur des piédestaux sans ornement. "(1)

A l'intérieur une seule nef divisée en trois travées égales voûtées en croisée d'ogive à nervures saillantes aboutissent à des clefs de voûte en pierre sculptée et décorée : au fond un blason ancien de France , d'azur semé de fleurs de lys , au centre la croix occitane , au coeur Saint Jacques en évêque. Au départ , les chapiteaux sont ornés de frises, les deux du fond de têtes sculptées (patrons ou fondateurs de l'église ?). A l'est trois vitraux du 19 ème siècle et récemment restaurés décorent les ouvertures du chevet . Au centre, dans une ouverture en tiers-point Saint Christophe ( en grec: qui porte le Christ ) traversant une rivière avec l'enfant Jésus

sur les épaules; à gauche Sainte Marthe , à droite Saint Louis .

En ce qui concerne le mobilier , on peut noter l'autel en marbre blanc et rouge du

19 ème siècle offert par la famille du château de Garac (St Christaud ), ainsi que le mobilier en bois,chaire,stalle, belle cathèdrale au dais sculpté à droite.

Avant la révolution derrière le maître-autel on pouvait voir un grand tombeau monolithe "de très grande dimension" dans lequel se seraient trouvées les reliques du patron de la paroisse , Saint Christophe "géant de cinq mètres ",martyrisé en Lycie au 3ème siècle, rapportées par un compagnon de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et chef des croisés occitans en 1099.

Au nord de l'église dans le bas fond en bas du château se trouve la fontaine St Christophe, réputée soigner les croûtes laiteuses des enfants ,"las cristalhos".

toiture avant la mise hors d'eau:

La restauration des vitraux a été progressivement réalisée il y a quelques années. Mais le plus important restait à faire ; en effet la toiture n'a pas été entretenue depuis de nombreuses années et les multiples fuites et infiltrations d'eau par les racines des arbres et plantes poussant sur l'édifice le dégradaient . Des travaux urgents ont été effectués par la nouvelle municipalité en juillet 2001 (7351 f ttc) pour mettre l'église hors d'eau et la dévégétaliser . Certes, l'édifice a perdu de son romantisme , mais ainsi survivra t'il plus longtemps. La réfection totale de la charpente et du toit est prévue pour 2002 ( coût approximatif 1.5 million de francs dont environ 260000 à 300000 francs à la charge de la commune!!!! ); les travaux de restauration de l'édifice ( coût approximatif 6 millions de francs ) seront entrepris plus tard si les finances de la commune le permettent .

L'association "vaca rotja " crée en  juin 2001 a besoin de votre soutien financier pour permettre  la restauration de cet église . Nous  organisons chaque année quelques manifestations culturelles autour de cet édifice . Nous vous invitons cordialement à nous rejoindre  ou à envoyer vos dons à :

association "vaca rotja"   association pour la sauvegarde et la restauration de l'église de St Christaud  , mairie de St Christaud 

32320  SAINT CHRISTAUD  

contact  Olivier BRUNEL  "la barraque " 32320 St Christaud   tel 33(0)5 62 08 21 91

mail  labarraque@libertysurf.fr

 

haut du mur nord en pierre avant dévégétalisation

(à gauche )

fissures sur la façade sud

bibliographie : églises et chapelles du canton de Montesqiou G LAPLAGNE-BARRIS (1)

almanach de St Christaud année 1910

la voix des Antonins association française des Antonins 38160 St Marcellin

http://www.greencedars.com

http://www.etoile-du -vercors.com

http://www.univ-lille2.fr

http://www.culture.fr/médiéval

plaquette éditée par l'association"vaca rotja" pour la sauvegarde et la restauration de l'église de St Christaud

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